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Merci
à Philippe Coeuillet pour
son aide
Le
fait d'être choisi parrain ou marraine ne signifiait pas forcément qu'il y
avait un lien familial. En revanche, cela créait une véritable parenté qui s'étendait
même aux alliances. Ainsi, en Haute Bretagne le filleul appelait la plupart du
temps marraine la femme de son parrain, et parrain le mari de sa marraine.
Parrain et marraine s'appelaient entre eux compère et commère et c'était également
un lien.
Pour
ce qui est du Morbihan qui nous concerne ici, la parenté spirituelle ne se
limitait pas à un seul baptême. Quand un parrain était père à son tour, il
choisissait comme parrain le père de son filleul, et l'usage se perpétuait
entre les deux familles, de génération en génération. On le remarque aisément
en regardant les registres.
Le parrainage constituait une sorte de porte-bonheur. Une femme enceinte
refusera d'être marraine, sans cela elle peut être sûre que son filleul ou
son propre enfant mourra dans l'année. Si une mère donnait à son enfant son
propre nom, on disait qu'elle n'en aurait plus du même sexe (de même si elle
est marraine).
Parrain et marraine étaient choisi le jour de la naissance. En parler avant était
un sacrilège et exposait le petit à la colère céleste. Lorsque le choix est
arrêté, le nouveau père revêt ses habits du dimanche pour aller faire les
invitations à ceux dont le parrainage est souhaité. Ils n'accepteront généralement
cette paternité spirituelle qu'après avoir vu leur futur filleul.
Quand le parrain et la marraine on fait la connaissance de leur filleul et
accepté de le porter sur les fonds baptismaux, ils se mettent en devoir de lui
donner un prénom. L'accord ne se fait pas toujours sans difficulté. Souvent
cependant, le parrain donnait son prénom à son filleul, la marraine à la
filleule, et on a longtemps ajouté pour les deux le nom de la Vierge, Marie.
On
retrouve aussi des anciens noms de Saints locaux, particuliers au pays, puis
plus près de nous ceux des Saints empruntés au calendrier ou à "la
mode" et qui, par exemple en Basse Bretagne sonnent du coup bizarrement
accolés qu'ils sont aux noms de famille à consonance bretonne.
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